Dans la vie d’une femme, il peut y avoir une grossesse, ou plusieurs, et qui dit grossesse, dit accouchement et donc post-partum. Souvent lorsqu’on attend le premier enfant, on est bien informée sur le déroulé théorique de la grossesse, les cours de préparation à l’accouchement permettent justement de se faire une idée de ce qui se passera le jour J et ces mêmes cours préparent au retour à la maison en transmettant les bonnes pratiques de soin du bébé.
Il y a comme un vide au milieu de tout ça : qu’est-ce qui se passe juste après l’accouchement pour la jeune maman ? Et comment y faire face ?
La sensation de vide en post partum
Le vide de l’information que j’évoquais juste avant fait écho à un autre vide, autant psychique que physique. Vous avez passé environ 9 mois focalisée sur ce ventre qui accueillait un petit-être qui n’était pas une partie de votre organisme. Maintenant qu’il a quitté votre giron, vous pouvez ressentir un grand vide : plus rien de bouge dans votre ventre, il est tranquillement en train de dormir dans le berceau à côté de votre lit. Votre entourage aussi s’est focalisé sur votre ventre et maintenant n’a d’yeux que pour la merveille que vous avez faite. Cette sensation peut être pesante voir angoissante pour la jeune maman (quel que soit le nombre d’enfant qu’elle a eu auparavant. L’accouchement est une épreuve sportive. Il y a un soin particulier à apporter après une telle épreuve.
Je dirai que dans l’immédiat, vous pouvez vous aider des fleurs de Bach. Ici le Rescue (remède d’urgence) semble le plus simple à convoquer, surtout si l’accouchement vous a un peu bousculée. Vous ressentirez un apaisement assez immédiat face à toutes les émotions qui peuvent se bousculer alors. Avec un peu plus de recul, j’ai envie de vous emmener vers une vision différente de ce vide. Souvent il fait peur dans la vie en général. Et pourtant, il n’y a que dans l’espace du vide qu’il peut se passer autre chose, du nouveau. Et bien en post-partum, on pourrait aussi envisager ce vide comme un espace où l’on peut construire du neuf. Votre corps est neuf (bon la sensation c’est quand même d’avoir pas mal servi et d’être un peu labourée mais au-delà de cela), il ne vous a pour ainsi dire pas appartenu pleinement durant la grossesse et vous aurez à faire connaissance avec ce corps qui n’est plus tout à fait le même. Le vide offre un espace d’ouverture à cette rencontre. Et la rencontre commence par les pertes de sang !
Les lochies incontournables du post partum
Quel mot barbare pour désigner ces pertes de sang de suite de couches !
Et pourtant, il faut bien les différencier des menstruations. Les lochies vont durer bien plus longtemps que des règles. Et là encore, je vous invite à les voir d’une toute autre façon qu’une contrainte seule. Pourquoi ne pas les voir comme un moyen de l’organisme pour laver les traces de cette période particulière ? Et oui pendant 9 mois votre corps a retenu cette source de vie qu’est le sang pour nourrir et faire grandir votre bébé. Aujourd’hui bébé est en dehors de votre corps. Ce sang n’est plus utile. C’est un peu comme lorsque l’on quitte un appartement, en général on donne un coup de ménage pour les suivants. La suivante c’est vous, vous reprenez possession des lieux et mieux vaut que ce soit propre et bien rangé ! Alors oui les lochies sont fatigantes car vous perdez du sang sur une longue période (ceci dit tout est prévu physiologiquement pour que cela ne vous affaiblissent pas outre mesure), mais elles ont aussi leur utilité. Pour accompagner au mieux ces pertes de sang, je vous conseille de boire suffisamment et pourquoi pas d’ajouter dans votre quotidien de la tisane de feuilles d’ortie. Revitalisation assurée !
L’épisiotomie, en option
Ah ça c’est quelque chose, l’une des grandes joies du post partum ! Se faire inciser une partie de notre intimité (ce n’est pas automatique non plus !) c’est déjà quelque chose mais en plus il faut faire face aux conséquences dès la première envie d’uriner ensuite…
Souvent on vous proposera un flacon d’eau à faire couler sur votre vulve afin de diluer l’urine qui risque, par son acidité, de vous chatouiller un peu. C’est déjà une bonne solution d’urgence. L’intérêt ensuite sera de faciliter la cicatrisation. Et pour ce genre de plaie, je ne connais rien de mieux ni de plus rapide que l’argile. Ayez donc un peu d’argile en poudre (verte ou blanche peu importe dans ce cas) que vous saupoudrerez à l’endroit de l’épisiotomie. Alors l’action de saupoudrer n’est pas tout à fait juste du fait de l’attraction terrestre, à moins de faire le poirier mais je vous mets au défi d’avoir envie de vous y amuser à quelques heures de votre accouchement !
Donc l’astuce consiste à mettre un peu d’argile surfine sur un papier absorbant, suffisamment épais pour pouvoir tamponner à l’endroit des points et que l’argile s’y “colle”. Ensuite elle travaillera pour vous et en plus, cela formera une sorte de couche protectrice. Il va falloir en remettre régulièrement car les passages aux toilettes successifs auront tendance à emporter l’argile avec les jet d’urine (+ l’eau si vous l’appliquer) et les lochies s’en mêlent aussi ! Ceci dit, l’argile permet une cicatrisation rapide et sans adhérences.
Le vague à l’âme en post partum
Le vague à l’âme est un peu le compagnon de la possible sensation de vide évoquée plus haut. Volontairement, je n’aborde pas ici le terme de dépression post-partum car toutes les femmes ne la vivent pas et que cela mériterait un article entier. Non ici je veux parler de moment où on a tout pour être heureuse sur le papier mais ça n’empêche pas de pleurer sans raison apparente. Vous même pouvez ne pas comprendre intellectuellement ce qui se passe.
Je veux faire appel à tout l’amour dont vous êtes capable et vous demander de le diriger vers vous-même. Je suis certaine que vous seriez la première à consoler votre meilleure copine en lui disant qu’elle vient de traverser un truc de fou (une grossesse et un accouchement), qu’elle a donné de sa personne comme jamais (et c’est pas peu dire) et que son organisme est génial car il a fait face et qu’il est en train de réorganiser un peu tout ça pour reprendre un équilibre qu’il avait modifié pendant de longs mois. Alors oui je vous demande d’être bienveillante envers vous-même, de réaliser que vous êtes une warrior et que les warriors c’est pas bien beau à voir juste après un combat ! En d’autres termes, il faut panser les plaies (là c’est une image, on a déjà parlé de l’épisiotomie !) et c’est ce que fait votre corps ! Il y a eu un bouleversement hormonal pour démarrer et maintenir la grossesse, on fait maintenant le retour à la normale. Mais c’est naturel qu’il y ait un peu de secousses à l’atterrissage.
Bouleversement hormonal dans l’autre sens cette fois et ce n’est pas progressif ! Et votre système nerveux mis à l’épreuve parce qu’il faut faire face à tout en même temps : vous, le bébé qui dépend de vous, l’entourage, …
Cette fois c’est de l’équilibre alimentaire que viendra votre salut. J’ai nommé un apport suffisant en oméga 3 qui contribue justement au bon équilibre de la sphère nerveuse et hormonale. J’ajouterai aussi la consommation quotidienne de graines germées qui apporteront des enzymes, minéraux, vitamines et oligo-éléments. Tout ce qu’il faut à votre corps pour faire ce qu’il a à faire. Ma préférence pour les post-partum va à l’alfalfa, connue aussi sous le nom de luzerne (alfalfa ça fait plus chic !).
La transpiration
C’est une épreuve sportive je vous dit ! Sauf que là, vous pouvez rencontrer une période de transpiration excessive en décalé par rapport au déroulé de l’épreuve. Vous avez passé la ligne d’arrivée et c’est seulement rentrée chez vous que vous vous surprenez à vous réveiller en pleine nuit avec votre T-shirt trempé, le matelas on n’en parle pas et, cerise sur le gâteau, l’odeur est de la partie !
Ici encore, on va parler de nettoyage du post partum ! Ma vision de naturopathe ne peut s’empêcher de vous expliquer ce qui se passe. En fait vous avez sécrété un niveau très élevé d’hormones durant votre grossesse avec un sommet atteint pour l’accouchement. Ajoutez à cela le fait que tous vos émonctoires (les organes chargés d’éliminer les déchets de votre corps) sont sur-sollicités, c’est la peau qui va prendre le relai.
Avez-vous déjà côtoyé un ado en pleine puberté ? Et oui il pue ! Parce que le système hormonal sexuel se met en place et que le corps a besoin d’évacuer ce qui a été utilisé. C’est une image un peu raccourcie de ce qui se passe mais c’est un peu la même chose pour les jeunes accouchées. Il faut évacuer le trop plein et surtout toutes les hormones qui ont bien fait leur job (merci les filles) mais qui ne doivent pas zoner chez vous (il faut pas rester là mesdemoiselles).
D’où une transpiration qui dépasse votre entendement et une odeur qui peut vous incommoder. Certaines se demandent si ce sont des bouffées de chaleur de la ménopause, et ben non ce n’est pas pour tout de suite, vous n’êtes pas à usage unique !
Seule solution : boire pour accompagner cette déperdition d’hydratation et avoir une hygiène corporelle adaptée. Cela ne veut pas dire mettre des déo antiperspirants, ce qui serait contre nature. Là encore, mon discours naturo vous invite à laisser sortir ce qui doit sortir. Veillez simplement à aller régulièrement uriner et à la selle (les voies principales de sortie) pour que la peau ne prenne pas tout en charge.
J’ai l’impression d’avoir écrit un article frais et réjouissant, vous ne trouvez pas ? Les mamans ayant connu ces périodes de post partum se rappelleront ces souvenirs (car oui cela devient assez rapidement des souvenirs) et les jeunes femmes qui envisageaient peut-être une grossesse vont pouvoir intégrer ces informations. Le but n’est pas de vous dégoûter. Pensez que nombre de femmes sont des récidivistes donc ce n’est pas insurmontable. Je crois très sincèrement que ce n’est pas ce qui motive l’engagement dans l’aventure de la parentalité. Cependant il est nécessaire, comme dans ce métier de parent, de témoigner d’un état d’esprit ouvert pour vivre les événements tels qu’ils se présentent. Viennent ensuite la capacité à déterminer et exprimer quelles sont vos limites et ce que vous acceptez de traverser contrairement à ce pour quoi vous avez besoin de recevoir de l’aide.
N’hésitez pas à partager vos vécus et astuces dans les commentaires (ou vos craintes) : je me ferai un plaisir d’y répondre !
Coucou
Et bien, ce fut un article une fois de plus bien intéressant ! Merci Carole pour toutes ces explications !
Des bisous
Audrey
https://pausecafeavecaudrey.fr
Avec plaisir Audrey,
Il y a tellement à dire sur le sujet de ce blog, je n’ai pas fini de vous abreuver !
Bises
Merci d’aborder ces sujets qui restent trop souvent tabous alors qu’ils peuvent extrêmement traumatisants pour certaines femmes. J’ai récemment fait de l’EFT (très efficace d’ailleurs) pour régler justement le séquelles psychologiques liées à l’accouchement et le post-accouchement. Tout un chemin…
Bonjour Valentine,
Merci pour ton mot. Oui l’EFT peut faire partie des outils pour accompagner quand on perd le contrôle, c’est très intéressant !
Bonjour et merci pour cet article qui donne de belles solutions naturelles pour ce passage important de la vie d’une femme. Je compatis vraiment en tant qu’homme et je comprends vraiment bien puisque je suis psychologue. De plus, je trouve ton blog vraiment beau, Bravo !
Bonjour Patrice et merci pour ton témoignage.
En effet les impacts psychologiques peuvent être lourds et l’accompagnement reste une des meilleures réponses pour se défaire d’un peu de tout ce poids (surtout celui qui ne nous appartient pas en 1er!)
Au plaisir de te lire et merci pour le compliment sur mon blog !
Coucou !
J’ai bien lire tout ce qui concerne la femme et ce même-ci je ne suis pas concerné.
J’en apprends des choses sur ton blog et j’aime ça. Ce sont malheureusement des sujets qui ne sont à assez abordé.
Passe une belle journée.
Bisous
Oh merci pour ce retour, c’est tellement ce qui m’a décidé à faire ce blog. Ma mission est donc accomplie : je touche au moins une personne !
Merci merci