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Récemment une amie s’est exclamée en plein milieu d’une conversation : « Mais c’est dingue ça qu’on soit gouvernée par des hormones ! Alors on peut pas être soit-même ? ».

Sa phrase m’a choquée. En fait je lui ai répondu que ces hormones qui la gouvernent, c’est bien elle-même qui les fabriquent… alors pour moi c’est une partie d’elle-même qu’elle rejette. Bon ok j’ai été un peu trash sur le coup et je ne sais pas si elle va me le pardonner…(en fait il n’y a rien à pardonner l’amitié n’a pas été entachée).

Tout ça pour vous parler d’hormones et d’émotions. Elles sont intimement liées et la question d’aujourd’hui est comment faire face pour avancer.

Les hormones influencent les émotions

De nombreuses études et travaux scientifiques s’accordent à dire aujourd’hui que les hormones n’ont pas qu’un rôle physiologique. Argh je recommence avec mes gros mots. Bon on va y aller tranquille et promis je vous explique ça dans la bonne humeur.

La mission numéro 1 d’une hormone, c’est de délivrer un message (un ordre même souvent) à une cellule pour qu’elle accomplisse un travail déterminé.

Exemple : l’ovaire sécrète l’hormone œstrogène qui va circuler jusqu’à rencontrer une cellule spécifique du col de l’utérus. L’hormone délivre son message qui est de sécréter de la glaire cervicale. La cellule va s’exécuter. Quand il n’y aura plus d’œstrogènes pour lui donner cet ordre, elle s’arrêtera de sécréter la glaire (c’est schématique mais en gros ça se passe comme ça).

C’est le rôle physiologique des hormones. Mais on a un second rôle qui est plus psychique, c’est-à-dire que chaque hormone va influencer nos émotions. Alors on prend les émotions au sens large. Par exemple, une hormone appelée ocytocine va avoir une action sur les contractions utérines au moment de l’accouchement mais elle va aussi assurer la mise en place du sentiment d’attachement de la mère envers son bébé. Ça va encore plus loin parce que l’ocytocine on en sécrète tout le temps, pour peu qu’on aime bien faire des câlins, qu’on soit un peu tactile etc, on sécrète alors de l’ocytocine qui va nous mettre dans un état d’ouverture à l’autre, de bienveillance, de bien-être (le mot est lâché). C’est en partie pour cela que l’ocytocine est appelée l’hormone de l’amour (1).

Et ainsi on retrouve des émotions ou comportements attachés à chaque hormone : le cortisol est l’hormone du stress, l’adrénaline est l’hormone de la peur, etc…

Image de Gino Crescoli

C’est aussi valable pour une catégorie particulière d’hormones : les hormones qui sont sécrétées au niveau du cerveau. On les appelle neuro-hormones ou encore neurotransmetteurs. Elles influencent nos façons d’être. La sérotonine par exemple est l’hormone du bonheur parce qu’elle nous permet de nous relaxer, de prendre du recul, d’être bien. L’acétylcholine est l’hormone de la créativité (2).

Donc on sécrète des hormones qui vont ensuite influencer nos comportements.

 

Notre cycle influence nos hormones

Le cycle menstruel est une jeu de variations hormonales. Il est donc normal de vivre intérieurement ou de constater chez une femme une variation dans ses humeurs.

Les œstrogènes teinteront la femme qui les sécrètent d’énergie constructive, d’impulsion pour aller de l’avant pour être dans l’action. La progestérone va plus induire un état d’intériorité, de créativité.

S’ajoute à cela que ces hormones vont elles-mêmes parfois influencer le niveau d’autres hormones (les fameux neurotransmetteurs) !

Ainsi quand les œstrogènes diminuent, cela entraîne dans le même temps une chute de la sérotonine au niveau cérébral. C’est ce qui explique en partie le vague-à-l’âme que certaines ressentent avant leur règles.

Tout cela est normal et quand on est en équilibre, ces variations d’humeurs sont peu perceptibles, sauf pour celle qui les vit et qui y porte attention et/ou ses proches attentifs.

Là où ça se complique, c’est quand il y a déséquilibre et que les variations hormonales deviennent brutales ou que les taux d’hormones sont trop élevés ou au contraire insuffisants.

On est parfois pris dans des tempêtes émotionnelles

Les femmes dans ce cas peuvent se sentir littéralement ballotées par des émotions qui deviennent fortes. Une image revient souvent qui est de se sentir comme sur un bateau dans un bocal qu’on s’amuserait à secouer. Si ça vous parle, je peux comprendre que vous adhériez à la phrase de mon amie citée en introduction.

L’enjeu va être dans ce cas de (re)trouver son équilibre, jouer sur les hormones pour les régulariser et apprivoiser les émotions qui sont liées.

Faire face à ses émotions

L’expression « faire face » déclenche chez moi une représentation d’arrêt sur image. Et en effet, si l’on veut s’engager dans le chemin vers l’équilibre, il va être indispensable de s’arrêter et de regarder bien en face ce qui se passe.

Un outil pratique est de prendre des notes. Parce qu’on oublie facilement, parce que la mémoire est coquine et pas toujours juste. Le fait de noter simplement l’émotion du jour en face avec le moment du cycle permet ensuite de constater ou non des liens. En général des répétitions se font jour.

Photo prise par Engin Akyurt

Astuce : le premier jour de vos règles correspond au premier jour du cycle, après vous savez faire une suite de nombres…

L’observation régulière est la clé pour ensuite pouvoir insérer un espace de contemplation. Je veux dire par là que le fait de prendre le temps de regarder va vous faire subtilement glisser ensuite vers la prise de recul.

A force de noter vos émotions, vous allez mieux les reconnaître et plus rapidement. Ensuite naturellement, il va y a voir un temps pendant lequel vous allez constater l’émotion, la ressentir et peut-être vous amener à chercher le pourquoi de l’émotion.

Ça peut donner : « Pff qu’est-ce que j’ai à pas supporter la voix de mon chéri aujourd’hui. Il m’agace ! Je suis même en colère tiens… pourtant si je regarde bien, il n’a rien fait de spécial… Ah oui je suis dans ma seconde phase de cycle. Je n’ai pas pris le temps aujourd’hui de me poser. Un peu fatiguée. Bon ce soir je me couche tôt. »

Là je suis allée plus loin. Il y a eu constatation, observation et prise de recul. Ensuite une décision a suivi.

Continuer d’avancer avec ses émotions

C’est là que l’arrêt sur image doit se terminer. Il devient toxique si on reste à ce stade là. Une fois que le tableau est fait, il faut le prendre sous le bras pour le vendre. Là c’est pareil : une fois les émotions identifiées et apaisées, on doit prendre une décision pour ne pas retomber dans le travers de tourner dans son propre bocal.

Ce sera par exemple s’engager réellement pour rétablir l’équilibre de votre cycle. Mais on peut élargir à la vie en général : si vous vous sentez constamment triste par exemple, cherchez ce qui vous rend triste mais surtout faites croire à votre cerveau que vous êtes la joie incarnée en souriant (j’explique ce phénomène dans cet article)

La vie est mouvement, les émotions sont fugitives, rester « coincé(e) » dans une émotion particulière est donc un signe que quelque chose cloche quelque part.

Si votre cycle ressemble au film « Un jour sans fin » et qu’au lieu de 24 heures, c’est le mois qui se répète indéfiniment avec les mêmes maux émotionnels, alors prenez votre cycle par les cornes (non il en a pas j’ai juste transformé la vraie expression !) et demandez lui de faire son job dans les clous qui lui sont impartis !

Pour savoir comment s’y prendre, je vous conseille de lire le récit de mon défi 6 mois pour réguler mon cycle. Je vous explique comment prendre le cycle par les cornes (retrouvez l’épisode 1 ici).

 

Cet article participe à l’événement interblogueurs “ Comment faire face à ses émotions et continuer d’avancer ?organisé par Caroline, du blog Bien-etre-en-cours. J’apprécie beaucoup Caroline et ce qu’elle transmets. Vous pouvez vous faire une idée en lisant par exemple cet article où elle confie son parcours et le pourquoi de son blog.

Sources :

1- Ocytocine : l’hormone de l’amour : Ses effets sur notre santé et nos comportements – Kerstin Uvnäs Moberg – Editions Le souffle d’Or

2- Un cerveau à 100% – Eric Braverman – Thierry Souccar Editions

 

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Carole Thiebault

Naturopathe - Heilpraktiker
Consultante en gestion autonome de la fertilité

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8 commentaires

  1. Bonjour Carole,
    Merci pour cet article clair et limpide qui nous permet de savoir qui fait quoi (quel hormone est responsable pour quelle émotion ).
    Je ne pensais pas (pourtant maintenant que j’y réfléchis ça me paraît évident ) que réguler son cycle pouvait influencer l’aspect émotionnel.
    Donc si je comprends bien réussir à réguler son cycle cela permet de régler/améliorer les questions :
    – émotionnelles
    – souffrance physique
    – l’énergie
    – libido
    C’est bien ça ?
    Merci pour ton travail, c’est vraiment très appréciable !
    Ps: j’ai découvert une pratique dont j’ignorais l’existence encore jusqu’à hier : avoir ses règles et ne pas mettre de protection et pratiquer le flot instinctif. En as-tu déjà entendu parlé?
    A l’occasion ça pourrait faire l’objet d’un article ?
    Que de questions, j’arrête là pour aujourd’hui.
    A très bientôt

    1. Carole Thiebault a dit :

      Bonjour Mylène,

      Oui tout est lié, tout est interdépendant dans notre corps et entre notre corps et son environnement. Et la chance des femmes est d’avoir un cycle. J’ai bien dit la chance (et je sais que je peux en heurter plus d’une) parce qu’il nous dit quand ça ne va pas. Il suffit de l’écouter 😉
      Donc si tu écoutes et que tu agis en conséquence, l’équilibre de santé revient. ça veut dire émotions gérables, souffrance physique inexistante, énergie variable mais dans des proportions physiologiques normales et libido au top (je parle de la libido dans son sens élan de vie, donc compris l’aspect sexuel mais pas que).

      Concernant le flux instinctif oui je connais ça fait quelques années qua ça tourne… Je n’arrive pas encore à avoir une opinion là-dessus Mais bon tu as raison, ça n’empêche pas d’en parler dans un prochain article.

      Ne t’arrête pas dans tes questions surtout, ça me nourri et je peux mieux répondre à tes attentes comme à celles de toutes les personnes qui veulent interagir. Ce blog est fait pour être vivant et c’est l’échange et le partage qui fera de lui un blog vivant. Avis aux amateurs/trices !
      Belle journée,
      C.

  2. Coucou Carole
    Merci pour cet article. Les hormones jouent un grand rôle c’est clair ! D’ailleurs, je me demande toujours comment s’apercevoir que certaines ne fonctionnent pas correctement? Comment savoir par exemple si on a trop d’une telle et pas assez d’une autre ?
    Des bisous
    Audrey
    https://pausecafeavecaudrey.fr

    1. Carole Thiebault a dit :

      Coucou Audrey,

      Oui merci pour ta question qui va faire l’objet d’une réponse en vidéo sur la chaîne youtube ces prochains jours (je suis dessus, je ne t’ai pas oubliée).
      Bises

  3. Bonjour Carole, les hormones et moi ça fait 2! Et je confonds encore les œstrogènes et la progestérone 🤣 tout à fait d’accord avec toi sur l’étroite relation entre hormones, émotions et comportement 😁

    1. Carole Thiebault a dit :

      Bonjour Caroline,

      Alors reviens sur ce blog et je te promets des articles qui vont éclairer ta lanterne en terme d’hormones 😉
      A bientôt !
      C.

  4. Merci Carole pour cet article, super intéressant!

    C’est tellement important de se rendre compte de ses émotions, de les accepter et de vivre avec. Ça change toute la perception qu’on a sur nos ressentis et ça permet d’avoir bien plus de compassion envers soi-même.

    Bises

    1. Carole Thiebault a dit :

      Tellement bien dit Virginia, merci…

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