Une amie m’a envoyé un message récemment : sa fille arrive à l’âge de la puberté et elle est rentrée de l’école avec l’idée que lorsqu’elle aura ses règles, elle aura mal. D’où a-t-elle tiré cette idée ? De la mère d’une de ces copines. La question de mon amie ? Comment préparer au mieux sa fille à ses premières règles pour qu’elle aborde cette étape de vie avec sérénité ? On essaie ?
Première règles : il faut de la pédagogie
Ce qui me vient en premier lieu face à cette “commande”, c’est la notion de pédagogie. Pas forcément au sens de savoir expliquer ce qui va se passer dans le corps de ta fille mais surtout de sentir le moment…
Pour cela, il me semble important qu’il y ait de la communication. Pas forcément parler tout le temps de tout avec sa fille mais déjà observer et être présente. Il y a plusieurs façons d’être présente. Je vais prendre l’exemple de mon propre père (là on en profite parce que je sors de ma zone limite en te parlant de mes proches). Mon père n’est pas connu pour être bavard. Il fait plutôt partie des taiseux. C’est avec lui que j’ai appris à observer et écouter, dans la forêt d’abord et par la suite j’ai transposé ça aux humains. Mais surtout ce qui va t’intéresser ici c’est que ce papou qui ne parle pas, je l’ai toujours senti près de moi. Et quand il me regarde, je sais qu’il est fier de moi. Pour dire que faire naître ce genre de sentiment à ta fille, c’est atteignable quelle que soit ta personnalité.
Ton sens de l’observation te servira à repérer le moment d’approche pour faire un pied d’appel à ta fille. Évidemment le top c’est qu’elle vienne d’elle-même aborder le sujet.
Ça peut aussi être une occasion provoquée : genre un livre qui traite du sujet que tu aurais acheté et que tu présentes innocemment ou que tu laisses traîner avec le reste de tes achats. Il y a aujourd’hui beaucoup de titres qui abordent les règles. J’ai un faible pour “Que se passe-t-il dans mon corps” dont j’ai déjà parlé ici. Mais alors attention, le livre on ne la laisse pas toute seule avec, c’est juste une excuse pour parler, un support. Parce que la transmission de femme à femme ça n’a pas de prix et ça ne se remplace pas.
Premières règles : une histoire de transmission
Honnêtement, le moment d’échange spécial : “tu sais, c’est normal, ton corps change” (ah les références ! tu as deviné d’où elle vient celle-ci ?) doit être l’épilogue d’une longue période de transmission mère-fille.
Depuis toute petite, l’idéal est de lui permettre de voir des choses, de poser des questions, d’éveiller sa curiosité (bon ça souvent c’est assez naturel chez les enfants).
Laisser voir ses protections hygiéniques par exemple. Mais aussi profiter des questions classiques du style comment on fait les bébés pour expliquer.
Adapter bien-sûr le vocabulaire à l’âge.
La transmission à laquelle on ne pense pas toujours, c’est celle qui se fait malgré nous. Tu sais peut-être que les enfants apprennent plus par mimétisme qu’en écoutant les bonnes paroles de leurs parents. C’est une raison de tenter d’être le plus cohérent possible entre nos paroles et nos actes (parce qu’entre nous, ils ne nous loupent pas dans le cas contraire).
C’est pareil pour le côté féminin et l’acceptation de sa condition de fille. Si en tant que femme tu n’es pas à l’aise avec ton cycle, qu’il te fait souffrir (ce qui je tiens à le dire n’est pas normal et il y a tout plein d’articles sur ce blog qui t’expliquent pourquoi et comment faire cesser les désagréments), ta fille va le sentir et intégrer que le cycle est la malédiction suprême.
Il peut être intéressant du coup de te pencher sur ton propre rapport à ton cycle. Et c’est encore un coup de l’égoïsme altruiste : en t’occupant de toi, tu fais du bien autour de toi !
Premières règles : les essentiels
Bon maintenant qu’on a parlé un peu du contexte, je te propose de balayer quelques grandes questions essentielles auxquelles il peut utile de savoir répondre.
Est-ce qu’on peut prévoir quand vont arriver les premières règles ?
Non. Voilà la réponse est claire ! Tout comme ensuite on ne peut pas prévoir l’ovulation et les autres événements du cycle.
Cependant on peut avoir un indice que ça va pas tarder genre à quelques semaines prêt. Et pour cela tu vas commencer à partager tes connaissances de filles qui vont lui servir ensuite toute sa vie.
Quand on observe des pertes de sang, ça veut dire qu’un cycle vient de se terminer (en règle générale, on va rester globale ici). Si un cycle vient de se terminer, ça veut dire qu’il y a eu une ovulation (la première ici, ouhahou c’est trop beau quand on y pense). Et s’il y a eu ovulation ça veut dire qu’il y a eu présence d’œstrogènes, suffisamment en tout cas pour faire maturer un ovocyte. Et dernière étape, s’il y a eu œstrogènes, et bien il y a eu glaire cervicale.
Donc on peut soupçonner que les premières règles sont imminentes dès lors que la jeune fille peut observer de la glaire cervicale.
Du coup tu peux déjà apprendre à ta fille ce que c’est que la glaire cervicale et comment l’observer. Tu lui apprends en plus à être connectée à son corps très tôt, à apprendre à y être attentive.
Vais-je avoir mal ?
Pourquoi ? Je te provoque un peu parce que je vais redire ici ce qui me paraît une évidence : pourquoi un processus physiologique ferait mal ? Respirer fait-il mal ? Digérer fait-il mal ? Non. Ou alors s’il y a douleur tu vas certainement penser qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et tu vas sûrement consulter pour aller voir ce qui se passe.
Ici c’est la même chose, le cycle menstruel féminin est un processus physiologique et donc il ne doit pas faire mal.
Ceci dit, il est possible tout de même que la douleur soit au rendez-vous. Les principales raisons peuvent être (avec leur solution) :
- Tension mécanique au niveau de l’utérus → ostéopathe ;
- Manque de magnésium → alimentation et/ou gestion du stress ;
- Terrain inflammatoire → veiller à apporter des omégas 3 dans l’alimentation.
Ça revient tous les combien ?
Là c’est la grosse question. Parce que les premières règles sont le signe qu’un nouveau processus physiologique se met en place. Le corps n’a jamais fait ça auparavant. Alors un peu de compréhension s’il met du temps à trouver son rythme de croisière. Il est possible que tout de suite tout roule et que les règles aient une fréquence autour de 26 à 32 jours environ mais il se peut aussi que cela prenne du temps. Parfois beaucoup de temps…
La solution souvent avancée de prendre la pilule contraceptive pour “régler” le cycle est un mensonge. Non seulement cela ne régule rien puisque l’effet est de bloquer le processus naturel mais en plus tu apportes une grosse masse d’hormones de synthèse qui vont agir sur des tissus parfois pas encore matures pour faire face à cela. Des études scientifiques font état d’un risque augmenté de 600% de développer ensuite un cancer du sein chez les jeunes filles qui prennent très tôt la pilule. C’est quand même pas rien !
Alors rassurée ? La chaîne mère-fille est super belle et il y a évidemment des choses qui doivent passer de l’une à l’autre pour perdurer. Cette chaîne à propos du cycle menstruel s’est un peu étiolée à mon sens et les premières règles peuvent être l’occasion de la renforcer. Et nous avons toutes (que tu aies ou non une fille, tu peux aussi agir auprès de nièces par exemple et sans oublier les garçons) la responsabilité de rétablir la réalité et de tordre le coup à ces fausses croyances qui maintiennent les femmes dans des cases réductrices. C’était la minute féministe qui conclu cet article.
Et toi comment t’a-t-on préparée à tes premières règles ?
Comment as tu préparé ta fille à ses premières règles ?
Source :
La pilule contraceptive – Professeur Joyeux.
Très mauvais souvenir du livre que ma mere m’a offert pour l’apparition de mes 1ères règles car…aucune explications avec, aucune ‘complicité’, …le livre point à la ligne.
Quand mon fils (ba oui on peut en parler aux garçons aussi !) me pose des questions physiologiques, alors je réponds avec toute la simplicité de vocabulaire que je peux pour qu’il sache du haut de ses 6ans. (il me pose la question quand les serviettes hygièniques lavables sèchent tout simplement ! et je n’en fais pas un secret, je lui réponds ).
Piouuu c’est émotionnant cet article hein …
Oui je te confirme et j’ai d’autres retours en ce sens : émotionnant. J’ai moi-même revécu ce moment en écrivant cet article. Alors oui le coup du livre c’est dans l’idée d’en parler bien entendu !
Et tu as raison de préciser que les garçons aussi sont à accompagner : j’ai toujours laissé mes cyclogrammes à portée, dans ma chanbre bien-sûr mais quand même et plusieurs on eu droit à des traces de crayons de couleur et des questions.
Simplicité et sincérité.
Et surtout tu vois je voulais le mettre dans l’article mais je m’aperçois que c’est passé à l’as. Se poser la question de comment on vit soi-même son cycle. Parce que s’il y a malaise, les enfants vont le sentir.
Bises
Carole
Je me souviens que quand j’étais gamine avec ma sœur on voyait ma mère prendre des tampons, etc., voire la petite ficelle qui dépasse x) Du coup c’est l’occasion de nombreuses questions (les enfants…) et pour ma mère d’expliquer tout bien. C’est d’autant plus important d’expliquer que j’avais lu un article de psychologie (ça fait un moment donc je serais bien incapable de retrouver la source) qui remarquait que quand la fille n’avait pas été préparée et découvrait le sang dans sa culotte comme ça toute seule, avec ce moment où elle se demande d’où sa vient, si elle n’est pas malade, si c’est une hémorragie, etc., il y a plus de risques qu’elle développe une haine de ses règles et donc de son corps !
Merci pour ton commentaire. Oui en effet les enfants posent naturellement des questions. Il est nécessaire d’avoir le parent attentif et ouvert en face…
Ton blog et notamment le dernier article publié m’a mis une claque ! Je suis là-dedans depuis toute jeune et je n’ai jamais osé mais ça commence à devenir plus fort que moi… Merci pour cette synchronicité !
Belle journée,
Carole
Les enfants posent naturellement BEAUCOUP TROP de questions, haha xP
Ravie si mon article t’as parlé ! Le plus important est d’oser ! Qu’écris-tu comme genre, si ce n’est pas indiscret ?
Ah ah oui je suis d’accord parfois leurs questions sont un peu trop présentes !
Alors j’écris un peu tout le temps surtout ce que je ressens au plus profond de moi. C’est un peu ma soupape.
Et à côté j’ai des idées de romans mais je les laisse filer parce que je ne sais pas m’y prendre. Pas de technique…
BIses
Carole
La technique ça s’apprend ! Il y a pleins d’articles de blogs d’auteurs ou de sites spécialisés qui proposent des conseils et des méthodes ! Ce qui revient le plus souvent c’est de commencer « petit » avec le nouvelle pour se tester, mais ça ne marche pas avec tout le monde (je suis incapable d’écrire une nouvelle, par exemple). Je pense que le secret, c’est de se lancer !
Tu as tellement raison !
Il faut que je me jette à l’eau pour voir si elle est chaude !!
Merci ça me redonne du peps !
Bises
Oh, c’est super !
Tiens-moi au courant si tu te lances, n’hésite pas 🙂
ça marche !!
Bonsoir,
Avec ma fille, j’ai fait très naturellement. Il lui est arrivé de voir mes serviettes sécher et je lui dis que j’ai mes règles. Ça n’a pas l’air de la choquer… De temps en temps elle envisage un bain ensemble alors elle me dit « tu saignes ? » ou « tu as tes règles ? » Mon père nous a emmené au restaurant (en tête à tête) quand chacune de nous (mes trois sœurs et moi) avons eu nos premières règles… Et nous avions un joli cadeau (bijou ou montre). J’espère bien faire quelque chose de ce genre pour ma fille qui a pour le moment 5 ans. J’aime beaucoup l’idée de planter un arbre vers ses 7 ou 8 ans. Qu’il fructifie en même temps qu’elle. Je ne sais plus où j’avais lu ça…. Ou mieux, une fête, entre femmes… Avec danses, chants et hommages (textes, poèmes, petit cadeau….) À voir
Oh Sophie, je vénère ton père, sage qu’il a été sur ce point là en tout cas !
Mais quelle douceur ! et la reconnaissance d’une étape par le père je trouve ça super beau !
Je suis certaine que tu trouveras ce qui sera le plus adapté à vous, ta fille et toi !
Merci pour ce partage positif…
Carole
Je pense que même en 2020 ce sujet est encore délicat dans certaines familles.
Je me souviens que pour moi je vivais loin de ma mère et je n’avais personne pour m’aider à comprendre et passer cette étape. C’était donc très difficile à gérer.
Parler du sujet avec un vocabulaire adapté à l’âge de l’enfant est idéale.
Cet article est excellent.
Merci beaucoup
Avec plaisir Sorelle.
Je m’aperçois que la façon dont on a vécu l’expérience nous marque profondément. S’en souvenir pour l’aborder de la meilleure façon possible (pour moi ça veut dire bienveillance et présence) et ne pas reproduire !
A bientôt,
Carole
Merci pour cet article qui nous prépare et nous apporte des réponses aux futures questions!
A la maison, il n y a pas de secret au sujet des règles et du cycle féminin. Mon fils, proche de sa maman, me prépare parfois mes serviettes hygiéniques quand je m’habille le matin 😉 !
Oh trop choupinou !
On va en faire une sacrée génération moi j’te le dis !!
Merci Alice
Article super intéressant, je ne me rappelle plus si ma mère m’en avait parlé, je suppose que oui car j’ai une grande sœur en plus. Cependant, je me rappelle de ce premier jour comme si c’était hier… c’était la panique et je suis tellement pudique que ça avait été très difficile d’en parler. J’espère que ton article aidera beaucoup de maman à parler avec leur fille.
Merci Maëva pour ton retour d’expérience.
Parler c’est la clé !!
Bises
Carole
Merci pour cet article très intéressant ! Je ne me rappelle pas vraiment en avoir parlé avec ma mère mais je me souviens que je m’étais dit que je ne prendrai pas d’anti-douleurs quand les règles arriveraient ! 1h plus tard je pleurais allongée par terre tellement j’avais mal ! entre temps j’ai pris la pilule et j’ai toujours les médicaments qu’il faut si j’ai des règles plus douloureuses que les autres mais effectivement, je ne sais pas trop comment aborder la question avec notre petite de 7 ans … c’est encore un peu tôt je pense, elle commence à peine à se poser des questions sur comment on fait les bébés 😉 mais je trouve les livres que tu proposes très intéressants ! je vais me les mettre de côté pour plus tard !
Héléna, je ne saurais mieux te dire de tenter de faire la paix avec tes règles. C’est le meilleur cadeau que tu puisses faire à ta fille.
et le comment on fait les bébés est un formidable tremplin pour évoquer les à côtés…
Bises
Carole
Un article très intéressant. Pas facile pour un père d’aborder ce sujet avec sa fille (je pensais). Mais finalement en prenant le temps d’en discuter de manière détendu on arrive très bien à dédramatiser cette étape de la vie de sa fille. Merci en tous cas pour votre blog qui apporte beaucoup d’informations pertinentes !
Avec plaisir Nicolas,
Oui on peut se créer des blocages en se disant qu’on peut être maladroit. J’ai les mêmes freins avec mon fils et au final j’y vais en étant super ouverte et très à l’écoute pour partir de son expérience à lui et échanger à partir de cette « matière ».
Je suis sûre que ta fille sera heureuse de savoir son père aussi ouvert et accueillant.
Belle journée,
Carole
Je suis un papa, je n’ai pas de fille mais un p’tit mec de 8 ans, et un article comme le tiens peut carrément aider aussi un homme a appréhender cette situation avec sa fille…. Précieux de mieux comprendre aussi pour ceux qui ne sont pas concernés en direct bien sûr….. Merci
Merci Cédric pour ce éclairage et cette ouverture.
Je suis contente de voir que mes articles vont au-delà du masculin/féminin qu’ils contribuent à construire un monde de compréhension et d’acceptation de l’autre.
Belle journée à toi,
Carole
Merci pour cet article. La transmission est tellement importante mais que transmettre ? Avant, peut être faut il travailler sur ses propres croyances. Heureusement, il existe des sites comme le tien pour nous éclairer !
Exactement Christine,
c’est dans ce sens que j’ai écrit qu’il était important avant tout que la personne qui transmet ait conscience de sa propre position par rapport à ce qui est transmis. Et dans le cas des règles et de la connaissance du cycle, c’est même primordial !
Très belle journée à toi,
Carole
Bonjour Carole,
Alors pour répondre à ta question de comment on m’a préparé à mes règles et comment ça c’est passé tu ne vas pas être déçue…
Juste pour expliquer une chose : j’ai eu mes règles à 12 ans.
On m’a préparé en me convoquant à table un beau jour, en face de mes 2 parents (là il n’y a rien qui me choque) en m’expliquant que les filles connaissent des changements (tout ça tout ça) et que j’allais moi aussi passer par là. Je ne sais plus ce qui s’est dit précisément mais je sais que ça m’a traumatisé car à partir de ce jour j’ai prié en secret pour que ça m’arrive le plus tard possible… J’avais une vision déjà extrêmement négative de la chose et si on m’avait demandé mon avis j’aurais demandé a être un garçon…
On m’a aussi expliqué par la suite que les douleurs c’est NORMAL.
Et le fameux jour (je me souviens encore de la date et de l’heure) mes règles sont arrivées en fanfare.
Ça a été catastrophique… J’ai connu une douleur tellement intense que j’ai cru que j’allais m’évanouir (c’est d’ailleurs arrivé à plusieurs occasions).
Comme on m’avait préparé je savais qu’il fallait que je mette une serviette mais j’ai fait trop vite et j’ai mis le coté collant du coté des poils pubiens… (attends le meilleur reste à venir…).
Et quand je suis allée le dire à ma mère, je me suis pris une gifle (bon… je rassure en disant que ce n’était pas non plus un gros taquet)
C’est une tradition à ce qu’il paraît.
C’est pour te faire comprendre qu’être une femme c’est compliqué et que tu vas en baver (visiblement les crampes qui me défonçaient le ventre n’étaient pas suffisantes).
Et ensuite mes parents ont appelé TOUTE la famille pour dire que j’étais désormais une jeune-femme….
Je n’avais jamais eu aussi honte de toute ma vie.
À chaque publicité pour les protections périodiques je filais dans ma chambre.
Autant te dire que j’en garde un très, très mauvais souvenir (sauf celui de la serviette qui me fait aujourd’hui mourir de rire !).
Je ne sais pas si cela a un lien (mais j’ai ma petite idée quand même) mais ma féminité a toujours été quelque chose que j’ai perçu comme une contrainte, quelque chose qui te fait mal et qui en plus te fout la honte.
J’ai mis 30 ans à me réconcilier avec cette part de moi-même.
C’est long… et je ne souhaite à aucune fillette de connaître ça.
C’est beaucoup de souffrance.
Je ne jette pas la pierre à mes parents. Ils ont communiqué eux au moins (ça ne se faisait pas avant…). Ils ont fait comme ils ont pu avec ce qu’on leur avait transmis (de la merde en barre je te l’accorde…).
Alors pour tous les parents qui lisent ces lignes : soyez doux. Soyez tendres. Pas besoin d’en faire des caisses. Pas de convocation et tutti quanti. Soyez le plus naturel possible. Et pitié pour vos filles : n’appelez pas toute la famille, c’est son corps. Communiquer là-dessus à sa place c’est lui enlever toute son intimité, ce n’est pas du viol mais c’est tout aussi violent pour une gamine réservée et secrète. L’adolescence est bien assez compliquée comme ça. Protégez-les plutôt que de les exposer.
Merci Carole d’expliquer comment accompagner sa fille. Ton travail est primordial.
Si ça peut éviter le même genre de situation que moi tu auras transformé la vie d’une femme mais dès son plus jeune âge.
Bien à toi.
………..
tout est là !
Mylène je suis tellement désolée que tu sois passée par là. Et en même temps je vois que tu prends les choses en mains et que tu es en train de dépasser tes croyances.
Ne regrette pas ces 30 années, elles ont certainement un sens (et en plus tu as du faire tout un tas d’autres choses géniales, la vie ne se résumes pas aux règles heureusement).
Merci de te dévoiler comme ça pour faire passer un message fort, merci de compléter cet article qui déclenche tellement de réactions !
Bises toutes douces,
Carole
Génial cet article ! Cette période est passée pour ma fille, et , étant l’aînée, elle partage aussi l’information avec son frère plus jeune, qui du coup en sait long sur le sujet 🤣 je trouve ça génial car on parle ainsi beaucoup plus librement qu’à mon époque 😁
Tu as raison Caroline, il faut reconnaître que la génération de nos parents n’était pas aussi ouverte qu’aujourd’hui et l’info ne circulait pas aussi facilement. Bon après ils sont quand même sensés pour la plupart avoir été contemporain de mai 68, libération sexuelle qu’ils disent dans les livres d’histoire !!
Bises
Carole
Merci pour ce bel article et ces conseils. Dans mon cas, on ne parlait pas de ça chez mes parents. C’était presque tabou. Alors je fais le contraire avec mes enfants. Mon grand de 6 ans sait déjà ce que sont les règles. Sa sœur de 4 ans est un peu petit et n’a pas encore posé de questions, mais dès que ça viendra je lui répondrai le mieux possible, avec des mots simples.
Oui c’est exactement ça ! S’adapter à chacun et être à l’écoute. Chouette Miren !
La révolution douce est en marche !!
Merci pour ces conseils! Article très intéressant qui nous fait prendre conscience qu’en parlant simplement on rend les choses naturelles. Je n’ai pas de fille, mais je parle de ces choses avec mes garçons car il faut qu’eux aussi voient que c’est quelque chose de naturel…
Merci à vous pour ce retour et pour ce rappel que oui bien évidemment les garçons bénéficient eux aussi de cette éducation !
Belle journée