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Le mot fait peur, pourtant il est joli à voir comme ça ! Il fait penser à un papillon. Mais toi on te la fait pas parce que quand tu entends papillomavirus, tu comprends cancer du col de l’utérus. Tiens ça rime en plus ! Ne te méprends pas, je ne me moque pas. J’aimerai simplement remettre les choses à leur place. Être en contact avec un papillomavirus c’est hyper courant et la plupart du temps ça passe comme une lettre à la poste. Et même quand il décide d’élire domicile dans ton col de l’utérus, tu peux rester sereine et mettre en place une stratégie gagnante pour reprendre ta vie de femme tranquillement. On détaille tout ça ?

Papillomavirus : de quoi on parle ?

Le papillomavirus est un virus hyper courant. Je devrais même dire les papillomavirus. Parce qu’en fait il s’agit d’une famille qui regroupe selon les sources entre une centaine et plus de 200 virus différents. 

Et la plupart sont aussi inoffensifs que quand tu attrapes un rhume. Attention, je ne suis pas en train de te dire qu’on est en pleine théorie du complot et qu’on nous prend la tête pour rien avec le papillomavirus. 

Non parce que dans la famille papillomavirus je demande le 16 et le 18. Ça, ce sont les numéros gagnants du loto du cancer du col de l’utérus (cancer le plus fréquemment rencontré avec ces deux-là).

Alors eux il vaut mieux ne pas les rencontrer parce qu’ils sont impliqués dans 70% des cancers et des lésions précancéreuses qui touchent le col de l’utérus.

Mais dans la grande majorité des cas, on rencontre des membres de la famille papillomavirus assez sympa qui peuvent s’installer un moment chez toi et repartir en laissant la place nette. Ils ne sont pas méchants, ton organisme sait les gérer et résorbe l’infection tout seul comme un grand.

D’autant plus que l’infection HPV est asymptomatique. On peut parfois, selon le virus en cause, remarquer des condylomes (sortes de petites verrues au niveau génital).

Mais si tu rencontres les deux affreux, là ton organisme risque de se heurter à plus malin. Surtout si ça se produit à un moment où tu peux être affaiblie au niveau de tes défenses immunitaires.

Dans ce cas, le meilleur moyen de l’attraper est par voie sexuelle. Ce sont des virus qui touchent la peau et les muqueuses essentiellement.

Donc pour résumer, le papillomavirus n’est pas un virus en tant que tel mais une famille regroupant au moins une centaine de virus.

La plupart sont inoffensifs ou alors ton organisme est capable de s’en défendre sans même que tu t’en rendes compte.

Il est fourbe parce qu’il s’invite chez toi par contact sexuel.

Bon maintenant que tu sais à peu près de quoi on parle avec le papillomavirus et ce qu’il est capable de faire, voyons un peu si on a des moyens d’action pour passer à travers les gouttes.

Comment prévenir le papillomavirus ?

Je suis de la génération VIH alors côté protection maximale quand on parle sexe, je pense qu’on a été assez éduqués sur le sujet.

Donc le premier geste et parce qu’on le vaut tous bien : préservatif ! Et oui je sais c’est parfois pénible, c’est sûr que avec ou sans c’est pas la même chose mais perso entre un peu moins de plaisir ponctuellement et la vie en santé, le choix est carrément vite fait.

C’était la minute (nécessaire ?) de mamie conseil !

Maintenant, il existe aussi des facteurs de risque bien établis et qui peuvent favoriser la persistance du papillomavirus et le développement du col de l’utérus.

Bon on a déjà vu que le type de virus était important et que certains présentent plus de risques oncogènes (= qui favorise le développement de tumeurs). Donc si tu tombes sur ces virus, le risque est plus élevé.

Ensuite, qui dit virus dit défenses immunitaires. Parce que normalement on est parés pour faire face à ce genre de visiteur et en faire qu’une bouchée. Oui mais voilà, il suffit que le papillomavirus entre en contact avec tes muqueuses à un moment de ta vie où ton système immunitaire est fragilisé et hop c’est pour ta pomme !

Et pour enfoncer le clou, s’il y a déjà des infections ou que tu les contractent en même temps, ça va arranger les affaires du papillomavirus qui va en profiter pour s’installer. Ce qu’on appelle les co-infections sont par exemple l’herpès, la chlamydiose ou encore la gonorrhée. Hummm que des petites mises en bouche (si je peux m’exprimer ainsi) qui font le lit de notre papillomavirus.

Et parmi les autres facteurs de risque, il y a le fait que plus tu mets un enfant au monde tôt, plus il y a de risques ensuite que le papillomavirus s’installe chez toi et/ou dégénère en cancer du col de l’utérus.

Et last but not least : le tabac ! Et oui comme monsieur S (tu le connais maintenant : le stress), le tabac est l’ennemi de la santé des femmes (de la santé tout court tu me diras, et ma foi tu n’auras pas tort).

Le tabac est un facteur de risque majeur

Donc tu sais ce qu’il te reste à faire pour éviter une infection persistante au papillomavirus et un risque accru de cancer du col de l’utérus :

  • Éviter le contact avec le virus ;
  • Maintenir une hygiène de vie qui permet à ton système immunitaire d’être au top ;
  • Arrêter de fumer (entre nous tu y gagneras bien plus en même temps)

HPV : entre vigilance et action

Alors la première chose à faire c’est de suivre les conseils officiels de dépistage. C’est ce qui est appelé de la prévention secondaire.

La prévention primaire, c’est le vaccin. Je ne vais pas entrer dans le débat de savoir s’il faut se vacciner ou non, si le vaccin est dangereux ou non. Très honnêtement, je ne me sens pas assez compétente sur le sujet des vaccins pour avoir un avis qui puisse être partagé. Et le débat est tellement placé sur un terrain émotionnel aujourd’hui que je préfère me garder d’entrer dans l’arène en sachant qu’elle est remplie de gladiateurs prêts à en découdre. Si un jour le sujet peut être abordé de façon apaisée, alors je prendrai le temps de construire une argumentation. 

Je sais que je peux te décevoir mais je garde mes prises de positions pour d’autres sujets (comme le choix éclairé de la contraception par exemple ou encore le refus de la solution unique de la pilule hormonale face à tout un tas de déséquilibres du cycle).

Donc on reprend : le dépistage est systématique si tu as un suivi gynéco, ton professionnel de santé doit te faire un frottis selon les recommandations officielles.

Le premier frottis n’a pas à intervenir trop tôt cela dit. Et oui, selon les études, entre le moment où il y a une infection persistante du papillomavirus et l’apparition des premières cellules abîmées et potentiellement cancéreuses, il peut se passer entre 10 à 15 ans !

Autant te dire que dans la mesure où la moyenne d’âge pour le premier rapprochement sexuel chez une fille est à 17 ans, rien ne sert de se précipiter pour se faire gratouiller le col de l’utérus avant 25 ans pour être prudente ! (à moduler en fonction de l’âge de ton premier rapport, compte 8 ans pour être tranquille).

Mais ensuite, si d’aventure il y a un diagnostic de papillomavirus à l’occasion d’un frottis, je voudrais juste te dire de ne pas forcément t’affoler (ni te laisser affoler par un médecin peu bienveillant. Si si il y en a).

Déjà demande à quel stade on en est, si c’est le méchant virus ou un autre.

Et ensuite, même s’il y a des protocoles médicaux, rien ne t’empêche d’agir de ton côté.

  1. Soigne ton système immunitaire : de façon générale, tu peux faire appel à de la phytothérapie comme l’échinacée ou encore à la mycothérapie avec le Shiitake. On peut encore penser à des huiles essentielles telles que l’origan compact. Mais le meilleur moyen de prévention en local c’est de prendre soin de ta flore vaginale, meilleur rempart contre les attaques de toutes sortes, y compris le papillomavirus (on en parle ici, et encore ) ;
  2. Attaque le virus par des antiviraux ciblés naturels, j’ai nommé les huiles essentielles. Attention fais-toi accompagner par un professionnel formé et compétent !
  3. Profites-en pour adapter ton hygiène de vie (oui je vise le tabac entre autres)

Trop souvent j’accompagne des femmes complètement affolées après avoir reçu un diagnostic de papillomavirus. Mon propos n’est pas de te conseiller de faire l’autruche mais bien de garder la tête froide. 

Ce n’est pas un diagnostic de cancer du col de l’utérus. Tu as donc encore beaucoup de marge de manœuvre pour agir et recouvrer l’équilibre, en bonne intelligence avec ton professionnel de santé et en complétant avec une approche de médecine non conventionnelle.

Pour résumer :

Es-tu concernée par le papillomavirus ?

Est-ce quelque chose qui te fait peur (et cet article t’a-t-il un peu rassurée ?) ?

Dis-moi tout en commentaire, j’ai hâte de te lire (et de te répondre).

Sources :

– Papillomavirus : les virus et la physiopathologie de l’infection Volume 13, issue 1, janvier-février 2010.

https://link.springer.com/book/10.1007/978-2-287-72066-6?page=2#toc

Site OMS

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Carole Thiebault

Naturopathe - Heilpraktiker
Consultante en gestion autonome de la fertilité

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12 commentaires

  1. Perso, c’est la 2 e fois que je suis concernée par le HPV; après avoir eu un haut grade en 2017, maintenant c’est un bas grade ! Mais je fais enfin le lien du pourquoi il est revenu. Je vais suivre tes conseils ! Merci Carole

    1. Carole Thiebault a dit :

      Bonjour Sophie,
      Tu es donc l’illustration de cet article en montrant que même pour un haut grade, on se sort du papillomavirus.
      N’hésites pas si tu as besoin de plus de détail pour aborder ce nouvel épisode HPV.
      Bises
      Carole

    1. Carole Thiebault a dit :

      Avec plaisir Marie !

      Bises
      Carole

  2. Bonjour Carole
    Merci pour cet article vraiment très intéressant!
    Est-ce que lorsque l’on choppe ce virus il est transmissible à une personne qui l’a déjà eu, aussi de son côté ? Je veux dire, comme le virus est une grande famille j’imagine qu’il est possible de l’attraper plusieurs fois.

    Garder la tête froide, oui, car il semble que comme tu dis il puisses partir comme il est venu. Tellement de personnes sont concernées, et surtout celles qui se sont fait vaccinées!

    Je ne suis pas trop pour le laser mais il semble que ce soit vraiment recommandé.

    1. Carole Thiebault a dit :

      Bonjour Julia,

      Je te confirme oui c’est un virus et il y en a plein de la même famille donc comme le virus de la grippe par exemple, tu peux « l’accueillir » plusieurs fois.
      Effectivement, être vaccinée ne veux pas dire que tu n’es jamais concernée. Encore la semaine dernière j’ai reçu une femme qui avait été diagnostiquée alors même qu’elle est vaccinée.
      Concernant le laser, je suis hors zone de compétence : il faut demander conseil à des professionnels de santé pour se faire une idée précise et prendre la décision qui convient à chacun.
      Bises, à te lire
      Carole

  3. Bonjour Carole,
    Tout d’abord merci pour ces explications !
    Moi je croyais que papillonmachinchose il était grave tout le temps.
    Ha vraiment… la lecture de ton blog est capital !
    Bon… J’ai quand même une question car j’ai entendu un propos (il y a 2 semaines !) et je ne sais qu’en penser.
    Est-il vrai qu’un homme peut transmettre le papillomavirus à sa partenaire lors d’une fellation ?
    Quand j’ai entendu ça, ça m’a un peu surprise…
    Je préfère te poser la question directement (même si tu ne traites pas les questions des pratiques sexuelles), ça m’évitera de dire des bêtises à ma copine 🙂
    Merci encore pour ton travail.
    Au plaisir d’une prochaine lecture.

    1. Carole Thiebault a dit :

      Coucou Mylène,

      Ben oui c’est vrai tout comme l’inverse est vrai aussi (une femme peut contaminer son partenaire par un cunnilingus). Bon là j’ai l’impression de prendre le job de Brigitte Lahaie mais c’est important en effet de garder en mémoire que ce virus humain s’attaque à la peau et aux muqueuses quel que soit l’étage où on se trouve. Du coup le HPV fait partie des facteur de risques de cancers buccaux et de la gorge…

      Avec plaisir
      Carole

  4. Merci Carole pour cet article!
    Très intéressant et le ton sur lequel tu parles est parfait: léger, sérieux et ouvert à la positivité.
    Bravo!

    1. Carole Thiebault a dit :

      Avec plaisir Alice,
      Merci pour ton retour, c’est précieux !
      A bientôt
      Carole

  5. j’ai une amie qui a été infectée il y a X années : elle ne l’a découvert qu’au stade cancer. Elle était ensuite une fervente défenseure des vaccins pour les jeunes filles (avant les premiers rapports) mais aussi pour les hommes car ce sont souvent les hommes apparemment qui sont porteurs asymptomatiques ?

    1. Carole Thiebault a dit :

      Oui je comprends que ton amie puisse être dans cette position. Malgré tout il me paraît important d’informer aussi sur le fait que le vaccin n’a pas une efficacité à 100%.
      Et oui les hommes aussi peuvent être infectés. Les asymptomatiques peuvent être hommes ou femmes. Les hommes aussi peuvent développer des cancers à HPV.
      Ce n’est pas si simple ni automatique.
      Je pense que la décision reste individuelle et que chacun doit, en toute connaissance de cause et en fonction de son contexte particulier, prendre la meilleure décision possible pour lui/elle.
      Bises
      Carole

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