La candidose est un sujet complexe : difficile à déceler, elle est même balayée d’un revers de main par certains qui affirment que ce déséquilibre n’a aucune existence concrète. Pourtant, des études s’intéressent aux conséquences d’une prolifération de ce champignon dans l’organisme et commencent à déceler des pistes pour accompagner ce fléau (c’est le mot juste je crois quand on est concerné).
Pour ma part, en naturopathie il s’agit d’un sujet majeur car il y a bien longtemps que nous prenons la candidose chronique au sérieux. Être victime d’une telle mycose entraine des désagréments tant au niveau intestinal que neurologique sans oublier ce qui nous intéresse ici : la candidose impacte l’équilibre hormonal féminin. Prendre en charge la candidose chronique fait donc partie intégrante, le cas échéant, d’un accompagnement vers le retour à l’équilibre lorsque la symphonie des hormones est compromise.
La candidose impacte l’équilibre hormonal féminin.
C’est quoi au juste une candidose ?
La candidose est une mycose, autrement dit elle fait partie des “affections superficielles ou profondes dues à des champignons microscopiques”1. Heureusement, avec la candidose on reste sur mycose dite superficielle. Ceci dit, elle peut être aussi bien cutanée (sur la peau) que muqueuse (sur la muqueuse hé hé).
Combien de personnes sont concernées ?
Le plus souvent, ce sont les femmes qui sont familiarisées avec la candidose parce qu’elles ont rencontré une ou plusieurs épisodes de mycose vaginale. Et qui dit mycose vaginale dit dans la majorité des cas implication de cette souche de champignon qu’est le candida albicans (ça y est j’ai lâché le mot !). Malgré tout les hommes peuvent aussi être touchés.
Dès 2015, le Dr Vincent Renault évaluait le nombre des personnes concernées à 30-40% de la population en France2. Est-ce que ce taux a évolué ? Est-ce contagieux ?
Comment on l’attrape ?
En fait on n’attrape pas le candida albicans pour la simple et bonne raison qu’il fait partie tout naturellement de notre flore intestinale. Il y est présent sous la forme de spores et dans ce cas, il est qualifié de saprophyte (ça faisait longtemps que je n’avais pas balancé un mot savant, ça me manquait !) et symbiotique.
Saprophyte ça veut dire que c’est un élément qui se nourrit de ce qu’on n’utilisera pas comme des matières organiques mortes. Donc en temps normal, le candida albicans nous est utile, il permet une régulation hormonale et permettent la bonne digestion des sucres.
Sauf que certaines circonstances peuvent lui permettre de se développer. Et quand un champignon se développe, il prend la forme de moisissure et va s’étaler pour aller chercher de la nourriture. C’est là que la candidose se déclare sauf que le diagnostic est très difficile sans compter que pour nombre de médecin, cela n’a carrément pas d’existence. Si on ne cherche pas, on ne trouve pas, donc…
J’attire votre attention sur le fait que la candidose progresse par poussées et souvent elles passent inaperçues. Du coup quand on en arrive à être gênée par les signes, c’est souvent que le candida a bien envahi l’espace.
Quels sont les facteurs favorisants ?
Les facteurs favorisants sont nombreux. Au panthéon, on retrouve (sans classement particulier) :
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la sur-consommation d’antibiotiques qui ont tendance à déséquilibrer la flore intestinale,
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la prise de contraceptifs oraux
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la grossesse
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le stress et oui monsieur S est encore de la partie (pour faire connaissance avec monsieur S et l’une de ses nombreuses compétences, vous pouvez lire ceci)
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on retrouve aussi une carence commune chez les personnes concernées en vitamine B8
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diabète
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obésité
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déficit immunitaire3
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Candidose : les signes
Les signes sont difficiles à répertorier tellement ils sont nombreux et interviennent dans différentes sphères de notre organisme.
Il faut savoir que notre ami le candida albicans (tiens je pourrai aussi le personnifier celui-là, ça vous dit ? On va l’appeler monsieur C) lorsqu’il a migré de sa forme spore à sa forme champignon adulte peut nous re-larguer au moins 79 toxines.
C’est dire le travail que cela va occasionner au foie pour intercepter, trier et neutraliser tout ça. Il va donc y avoir pour certains des signes digestifs liés au foie mais aussi au niveau intestinal avec des ballonnements et une hyper-perméabilité intestinale (et oui les filaments vont traverser la membrane pour aller chercher de la nourriture : le sucre).
Mais on ne peut pas se contenter de cela pour suivre la piste candidose. On peut trouver aussi parmi les signes, pêle-mêle :
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maux de tête
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fatigue
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envies irrépressibles de sucre
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sensibilité nouvelle à certaines odeurs (jusqu’à ne plus les supporter)
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apparition d’allergies
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démangeaisons diverses
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irascibilité (on ne supporte pas la moindre remarque)
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cycle menstruel déséquilibré
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Sortir du cercle vicieux de la candidose
Une question de terrain
En naturopathie, on ne s’intéresse pas beaucoup aux maladies mais bien plus aux conditions qui ont permis à la maladie de s’installer. C’est ce qu’on appelle en partie le terrain. On va donc s’intéresser à ce qui permet à un champignon comme le candida albicans de proliférer et de se sentir accueilli chez vous au point d’élire domicile et d’en arriver à vous envahir.
La chaleur et l’humidité sont les principaux facteurs (c’est pour ça que souvent il y a prolifération dans la culotte !). D’ailleurs cela commande un premier conseil hygiénique de remplacer ses sous-vêtements en acrylique par du coton (ah la bonne vieille culotte en coton !) et de se questionner sur ses protections périodiques (un peu d’aide et des pistes ici).
Vient ensuite la question de l’équilibre de la fameuse balance acido-basique. Un terrain marqué par un pH trop acide permet sans aucun doute la prolifération du candida albicans. Il reste un champignon et se comporte comme dans la nature ! Il est donc essentiel d’évaluer cette acidité et de l’accompagner avec des moyens naturels. Je les utilisent d’ailleurs en fonction de l’évaluation pour me diriger plutôt vers des conseils hygiéno-diététiques simples ou accompagnés de compléments alimentaires ciblés pour donner un coup de pouce à l’organisme.
S’assurer d’avoir les bons matériaux
Je l’évoquais un peu plus haut : il a été constaté que les personnes présentant une candidose récidivante avaient toutes une carence en vitamine B8. Il semble donc important de veiller à ce que cette vitamine fasse partie de notre alimentation.
Les principales sources sont :
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la levure de bière (sauf si vous avez une candidose)
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les amandes
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les céréales complètes
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les noix
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Parmi les éléments à assurer également, on trouve le Zinc, le Manganèse, le Fer, le Cuivre et le Sélénium. Ils vont tous plus ou moins intervenir dans l’équilibre du système immunitaire notamment mais aussi bien d’autres comme la régulation hormonale ou encore la régulation du métabolisme des glucides.
Entrer en guerre et garder le moral
Entrer en guerre ça veut dire que nous avons une arme imparable contre le candida albicans. Je l’ai dit plus tôt : il se nourrit de sucre4. L’une des stratégies majeures dans l’accompagnement de la candidose va donc être d’affamer le champignon.
Top c’est l’occasion rêvée de vous défaire du sucre ! Bon ok plutôt que de parler d’occasion on peut avancer que c’est une raison de plus pour entamer un divorce avec les sucres ajoutés. Sauf que dans un premier temps on va appuyer un peu fort pour bien marquer qui est la patronne entre vous et le candida.
Du coup suppression de tous les sucres ajoutés, des laitages, du gluten et de l’alcool (oui je sais c’est peut-être ça qui sera le plus difficile ah ah). Non sans rire c’est pour ça que j’évoque la guerre : c’est dur… Ceci dit, la suppression est limitée dans le temps et surtout on va peut-être pouvoir moduler en fonction de là où vous vous trouvez quand vous entamez le protocole.
C’est aussi pour cela que j’insiste sur le fait de garder le moral parce que vous n’aurez plus l’occasion de faire appel au doudou chocolat ou autre joyeuseté alimentaire. Et rappelez-vous que le candida laisse des petits cadeaux appelés toxines en partant et qu’elles peuvent jouer sur notre moral aussi. Le candida joue sur l’équilibre de nos neuro-transmetteurs (la chimie de notre cerveau) via la production accrue d’éthanol.
Les meilleurs alliés pour compléter
En plus de tous les conseils hygiéno-diététiques qu’il est important de mettre en place, il existe depuis quelques temps des complexes de plantes, huiles essentielles et parfois alliées avec des souches de pro biotiques intéressantes qui peuvent accompagner votre démarche contre la candidose chronique.
Ces complexes visent, selon leur composition à assainir la flore intestinale, la ré ensemencer et à aider l’organisme à évacuer les toxines laissées là comme un cadeau empoisonné.
Parmi eux je fais parfois appel à :
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Synermiose des laboratoires Herbolistique
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Candibiotic des laboratoires Copmed
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My’cokyl des laboratoires Nutergia
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Cleanse candida des laboratoire Solaray
Attention : respectez bien les contre-indications et précautions d’emploi notamment pour les complexes contenant des huiles essentielles. Femmes enceintes, allaitantes ou jeunes enfants : passez votre chemin.
Sources :
1-Votre santé – Dr Lyonel Rossant et Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso
2-Candida albicans – Dr Vincent Renaud
3-https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01732305
4-https://academic.oup.com/mmy/article-abstract/13/3/263/1644386
Coucou Carole !
Merci pour cette lecture une fois de plus très intéressante ! Il ne doit pas être évident de s’en débarrasser … parfois le corps est tellement mystérieux !
Des bisous
Audrey
https://pausecafeavecaudrey.fr
Oui il faut beaucoup d’abnégation et de discipline mais avec les années j’ai mis au point un protocole plutôt efficace. Encore très récemment une cliente vient de terminer le protocole et ça s’annonce super bien pour elle !
Super article, merci ! J’ignorai que la carence en Vit B8 était en cause… Quelle combat pour s »en débarrasser, surtout quand on a des intolérances alimentaires…..!
Bonjour Déborah,
Merci pour votre commentaire. Oui en effet c’est un combat (même si je ne suis pas très métaphore guerrière, il faut appeler un chat un chat !).
Je suis contente si j’ai pu vous apporter un élément supplémentaire dans votre approche de la candidose.
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Carole
Salut Carole !
Je n’avais jamais entendu parler de la candidose. Le corps humain est quand même impressionnant avec toutes ces maladies qui ne sont pas évidentes. C’est très contraignant, car éviter le sucre ajouté c’est dur, le laitage, en plus du gluten, oulala c’est chaud.
C’est un article utile, car malheureusement nous devons connaitre bien notre corps pour détecter notre problème nous-mêmes, car beaucoup de médecins ne cherchent pas en profondeur et proposent un médicament sur la base d’un ou deux symptômes.
Bisous.
Salut Chanaël,
Chanceuse que tu es et tu vas faire des envieuses avec le fait de ne pas connaître la candidose ! C’est génial en tout cas que tu puisse avoir l’info juste pour l’info aussi 😉